le singe

mai 2015

Tu as corrigé en toi tout ce que tu as cru et qu’on t’a dis être des maladresses. C’est bien ! Mais depuis que tout en toi est à l’étroit dans ces nouveaux habits, tu ressembles à un singe. Nous sommes des hommes pourtant. Je me demande si tu en es encore un? Plus je te regarde et plus l’humanité s’éloigne. C’est inquiétant. Ton sourire est parti et il n’y a plus de place sur ton visage même pour le souvenir. Dans les plis profonds tordus par la haine et l’angoisse le rictus du dégoût t’accompagne. Ils sont d’autres milliers comme toi, à attendre, cachés, peints, en trompe l’œil, en double fond, dans l’ombre, à l’écoute, en secret, ici et là, à sourire, derrière toi, prêts à tuer. Tous à la recherche du bonheur qui les ronge et les achèvera sans aucun égard pour personne et tant mieux. Tu excites sans le savoir des idées abstraites qui t’ont ravagé. N’oublie pas, l’espèce à laquelle tu appartiens toi aussi te déteste. Tu voulais être un genre à toi tout seul et tu meurs seul aujourd’hui de cette blessure béante qui t’a infecté. Alors oui, je préfère me tenir à l’écart, loin de toute cette folie. Il n’en restera rien. Pas une larme.

Je te dis ça maladroitement, c’est vrai, mais je ne suis pas un singe, sache-le.

retrouvez ce texte dans sa version en audiorama ici : le singe

Revue Le Boock #2

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